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Photo du rédacteurAnne Thériault

Maman au premier degré

Dernière mise à jour : 8 déc. 2023



La fête des Mères étant célébrée en mai, et puisque je suis moi-même maman depuis les vingt-et-une dernières années, quelle meilleure raison de rédiger un article sur le rôle de mère!


Que ce soit en lien avec votre propre mère ou avec la maman que vous êtes, ce rôle maternel en est un d’une puissance exceptionnelle. La mère est à la base de toute vie physique, et au cœur du bien-être de toute vie spirituelle. C’est elle qui assure le bon développement de sa progéniture, de la conception à la naissance, puis de sa naissance jusqu’à l’âge mature. On le sait, son rôle maternel ne s’arrêtera qu’à sa mort… il continuera même au-delà puisque notre maman nous suit dans nos gestes, nos pensées, notre amour.

Un rôle qui, en soi, ne semble pas trop compliqué, bien qu’exigeant. Mais un rôle si prenant qu’il en est déchirant. Un rôle qui nous arrache un amour violent, et qui à la fois nous remplit d’un immense bonheur et d’une force féroce. Oui, être maman est intense.


J’adore être maman! Cependant, toutes les mères vous diront qu’il n’y a pas de rôle plus difficile, même s’il est de loin le plus gratifiant. Oui, je suis une mère intense et je l’assume entièrement. Intense dans mon amour pour ma fille, intense dans mon instinct protecteur, intense dans le désir de lui offrir la meilleure vie possible, pas nécessairement en richesses physiques, mais en richesses de connaissance, d’apprentissage, d’écoute, de compréhension.


Je suis bien consciente que toutes les mères ne vivent pas le même niveau d’amour ou d’intensité, c’est évident. À chacune de gérer sa maternité à sa façon et à chacune son expérience. Toutes les femmes ne sont pas faites pour devenir mères, toutes les femmes ne sont pas nécessairement changées par la maternité et toutes les femmes ne veulent pas absolument être mères. Elles restent néanmoins des femmes dans toute leur splendeur.

Pour une maman comme moi, la maternité est la raison d’être.


Je ne voulais pourtant pas d’enfant. Je trouvais les enfants des autres bien mignons, mais sans plus. Certains avaient plutôt tendance à m’agacer. Cela dit, j’étais quand même un peu gaga de certains bébés, notamment ceux de mes amies, mais jamais sans grand intérêt pour en avoir. Du moins, pas assez pour ressentir ce désir maternel.


À l’aube de mes trente ans, mon horloge biologique s’est mise à taper du pied de façon assez soutenue après avoir trouvé l’amour. Malgré ma surprise de réaliser à quel point j’aimais la petite crevette qui se développait dans mon ventre, j’étais assommée par l’amour qui s’emparait violemment de moi quelques heures après la naissance de ma fille. Oui, quelques heures. La première chose que j’ai ressentie était une curiosité pour ce gros bébé à la tête noire de cheveux et aux yeux bridés. J’ai immédiatement juré à mon mari qu’il était bel et bien le père! (Mon mari est blond aux yeux bleus… il y avait place au questionnement) Moi qui croyais donner naissance à un bébé « Gerber » à la tête chauve ou couverte d’un duvet blond! Ce bébé qu’on me présentait m’était quasi étranger, loin de ce que je m’étais imaginé. Puis, les infirmières l’ont emmené dans une autre salle pour les tests routiniers… Ce n’est que quelques heures plus tard (probablement lorsque l’effet de l’épidurale commençait à s’estomper) que mon instinct maternel de lionne a fait surface. « Où est ma fille? », ai-je demandé d’un ton insistant. Il me fallait mon bébé tout de suite! La fusion avec ma fille a été immédiate au moment où elle s’est de nouveau trouvée dans mes bras. Une fusion qui s’est cimentée rapidement.


Cet amour est insupportable… c’est un amour étouffant qui vous enveloppe telle une camisole de force. Pas étonnant que l’on soit si émotive après la naissance! Les hormones? Peut-être, mais cet amour de folie que l’on n’a jamais ressenti, que l’on croyait impossible… il nous prend à la gorge et nous secoue de toutes ses forces. Il fait mal, cet amour, tellement il est primal, comme si les cellules émotionnelles de notre être attendaient ce moment précis pour s’activer d’un seul coup.


On comprend alors quelque chose de presque aussi douloureux. On comprend l’amour que notre mère a toujours eu pour nous. On comprend soudainement ce qu’elle a dû ressentir, et on se culpabilise un peu de ne pas toujours avoir été reconnaissante envers elle. Il n’y a pas plus puissant que l’amour d’une mère.


Au fil des ans, on fait d’autres découvertes. Être mère ne veut pas dire que l’on devient parfaite, que l’on sait tout et que rien ne nous échappe. Au contraire, quand on est mère, il faut savoir accepter l’échec et l’erreur qui surviennent tantôt par manque d’expérience, tantôt parce que nous sommes humaines. Mais cette imperfection maternelle nous vaut tout de même l’admiration et l’adoration de nos enfants. Ou, du moins, pendant les premières années… tout change à l’adolescence! La maman qui savait tout ne sait soudainement rien. La maman qui était la référence de la mode devient, du jour au lendemain, dépassée. Mais moi, tout ça, je l’ai vécu avec le sourire (enfin, la plupart du temps). Parce que je savais. Je savais que l’adolescence passerait et que je serais à nouveau l’héroïne de ma fille. Et pour être honnête, je dois avouer que j’ai la chance inouïe d’avoir une relation formidable et privilégiée avec ma fille… même pendant sa très courte « pseudo crise d’adolescence ».

Ici, il m’est important de mentionner les mamans qui n’ont pas vécu la grossesse et qui, jour après jour, remplissent ce rôle sans relâche et avec un amour tout aussi inconditionnel. Je parle de ces mamans qui adoptent, ces femmes qui s’occupent des enfants de la première union de leur conjoint à en devenir de véritables mères, ces femmes qui, sans être mères, occupent une place primordiale dans la vie d’un enfant (je pense à une tante, une amie proche, une enseignante dévouée ou une gardienne/nounou). Et même si elles n’ont pas vécu ces premiers moments, elles sont aussi mères à part entière. Elles vivent les mêmes joies, les mêmes angoisses, les mêmes craintes, les mêmes fiertés et ce même amour qui nous secoue, et qui nous nourrit, tout au long de notre vie.


Je connais peu de mères, dont la mienne, qui n’ont fait aucun sacrifice pour leurs enfants. Elles l’ont fait sans aucune hésitation et recommenceraient volontiers.


Alors pour toutes ces mamans – celles qui travaillent, celles qui sont à la maison, les mamans monoparentales (que je porte hautes dans mon estime car elles sont, d’après moi, des femmes d’une force admirable), les mamans qui se gèlent le popotin à l’aréna, à l’écurie, sur le terrain de soccer… les mamans qui rient, qui pleurent, qui cuisinent, qui jouent à cache-cache et qui relisent les mêmes histoires à répétition, celles qui soupirent ou qui éclatent de rire au lieu de hurler alors qu’elles sont à bout. Qu’elles soient en tailleur ou en pyjama, qu’elles aient de la broue dans le toupet ou qu’elles soient organisées et jamais prises au dépourvu, qu’elles soient « dernière minute » ou toujours prêtes à prendre la relève pour une autre maman. Les mamans d’enfants autistes, celles avec des enfants qui ont un TDAH ou sont atteints de maladies graves (vous êtes extraordinaires) – quel que soit le type de maman que vous êtes, je vous tire mon chapeau! Vous êtes des guerrières au cœur d’ange et vous êtes sublimes.


Une pensée toute particulière pour ces mères qui ont perdu un enfant… que ce soit pendant la grossesse, à la naissance ou plus tard… la force qui vous habite n’est pas de ce monde.

Que ce soit la fêtes des Mères une fois par année ne change rien, vous brillez à longueur d’année!


PS – N’ayez crainte, je sais que les papas existent! Mais à ce que je sais, la fête des Pères n’est qu’en juin… alors, soyez patients!

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